Les saveurs de nos vacances
Dans la chaleur de l’été, les plages, les montages, les plaines, les randonnées que nous avons tant choyées nous ont enchantés. Mais elles restent indissociables des plaisirs ressentis par nos papilles. Car oui, ils font partie, eux aussi, du patrimoine de nos vacances. Ces saveurs estivales qu’aujourd’hui, nous voulons nous remémorer avec vous, par ce Tour de France culinaire, pour prolonger ce plein d’énergie positive. Et notre belle France en regorge, de trésors culinaires.
Cocorico !
Île-de-France :
Vous n’avez pas quitté l’Ile-de France, entrant ainsi en résistance ? On pourrait croire que vous vous êtes contentés d’un classique jambon-beurre ? Que nenni. Nous savons, nous, que vous avez de la ressource. Et nous vous rendons hommage, vous, amateurs de ce formidable fromage Francilien, le fromage de Brie de Meaux, produit en Seine et Marne. S’il était le fromage préféré des rois Charlemagne et Henri IV, sa saveur fruitée permet de s’accorder avec quasiment tout, salé, comme sucré. Cet été, c’est aux Jardins du Luxembourg, au crépuscule, que nous vous imaginons, dégustant votre Brie dans un pain Ciabatta, avec de la dinde et de la confiture de mangue, le tout avec un vin des vignes de Montmartre. Et en plus comme il n’y avait personne, vous vous êtes garés si facilement. Ah… Paris en août.
Languedoc-Roussillon :
La randonnée au milieu des vignes vous a usé. Ce soir de juillet, vous vous étiez donc promis de vous offrir un plaisir sucré. Il n’en fallait pas plus pour que la crème Catalane fasse son entrée au dîner. Mais au fait ? Connaissez-vous sa particularité ? Elle est une crème cuite assez proche au goût de la crème pâtissière, à la cannelle et au citron. Qu’en est-il, alors, de la crème brûlée ? Vous vous avancez sur un terrain glissant. En effet, si les Catalans sont à l’origine de nombreuses crèmes, la crème Catalane n’est pas forcément caramélisée… Il est possible que François Massialot, l’inventeur de la crème brûlée, soit passé par Perpignan pour apprendre la recette de cette crème et ensuite la perfectionner.
Normandie :
Entre Terre et Mer, la douce Normandie s’est imposée cet été comme un refuge contre la canicule. Marchant le long des plages au petit matin profitant de cette brise marine, vous vous êtes perdus dans vos pensées jusqu’à philosopher et en avez conclu que manger c’est bien, mais s’abreuver en mangeant c’est mieux. Là vous avez décidé de vous rendre en ville, chez votre caviste préféré pour qu’il vous aide à choisir un cidre du terroir Normand, comme vous en rêviez. C’est alors qu’il vous a conté une histoire. Une rumeur évoque que contrairement à ce que l’on pourrait imaginer le cidre serait d’origine Basque. La première appellation de cidre en Normandie remonte au 11ème siècle. Côté basque, on aurait retrouvé aux alentours du 12ème siècle un livre informant les pèlerins de la route vers Saint Jacques de Compostelle, qu’au Pays Basque, on trouverait du cidre en abondance. Depuis, chaque fois que vous sirotez votre cidre, vous vous interrogez.
Nord Pas de Calais
Si l’on connaît tous et toutes les moules frites de la grande braderie de Lille, vous vous attendez sans doute à ce que nous fassions leur éloge et l’élisions ainsi plat de l’été du Nord Pas de Calais. Et bien pas du tout. Nous avons décidé de prendre un contre-pied et d’aller là où vous ne nous attendiez pas, et de vous parler des bêtises de Cambrai. Une fois encore, fascinés par les histoires, nous avons tenu à la partager avec vous. En effet, elles seraient la conséquence d’une erreur. Deux versions, celles d’Emile Afchain et de Jules Despinoy s’affrontent. Le premier évoquant que de la menthe qui serait tombée malencontreusement dans la préparation. L’apprenti responsable de cette bêtise aurait ainsi étiré la pâte jusqu’à la faire devenir blanche pour dissimuler sa maladresse. Despinoy évoque quant à lui une erreur de dosage et de cuisson qui aurait conduit à une nouvelle création. Mystère et boule de bêtises. Quoiqu’il en soit à la menthe, l’été, en bouche, elles sont divinement rafraîchissantes.
Provence-Alpes-Côte d’Azur :
Les enfants jouent à l’ombre des grands pins, tandis qu’allongés sur vos transats, vous vous amusez à battre la mesure au rythme de chant des cigales. Un gargouillement retentit. Ce ne sont plus les cigales mais votre ventre qui crie famine. Vous souriez. Il est midi. L’heure de sortir de votre glacière pour le déjeuner, un traditionnel pain bagnat, de l’Italien « pane bagnato », qui signifie « pain mouillé » et que vous ne manquez pas de prononcer « pan bagnat ». Pour celui du jour, vous avez décidé de rendre hommage aux pêcheurs Niçois qui au début du 19ème siècle y mettaient des anchois plutôt que du thon. Vous croquez dedans. Et cette huile d’olive…
Corse :
De l’autre côté de la Méditerranée, en Corse, dans un village de montagne, dans la chaleur de l’été, entre deux verres d’eau gazeuse Orezza, en rentrant de la rivière, une de vos amies vous raconte qu’elle s’est découvert une passion pour le brocciu. Elle vous raconte… Il était une fois un ogre cruel, qui terrorisait les bergers dans la Région de Santu-Petrudi-Tenda. Las, ceux-ci décidèrent de se débarrasser de lui. Or, l’ogre malin détenait un précieux secret, celui de la fabrication du fromage brocciu. Lorsqu’il fut capturé, il implora la clémence des habitants en échange de son secret. Les bergers firent mine d’accepter le marché mais dès que l’ogre le révéla, ils se débarrassèrent de lui. Le brocciu est une spécialité fromagère à base de petit lait de chèvre et de brebis, que l’on peut accommoder avec presque tout. Chaud ou froid, en beignets, sur une pizza, dans des cannellonis, sur une tarte, ou tout simplement au petit déjeuner sur du pain avec un peu de poivre.
Auvergne :
Un peu plus dans les terres, au cœur de l’Auvergne, dans ces paysages parsemés d’anémones soufrées, d’arnicas, de campanules, de valérianes, et de gentianes, vous profitez de vues à couper le souffle, pendant ces balades à vélo, devenues votre quotidien. Le soir venu, alors qu’il fait un peu frisquet, c’est d’ailleurs ce que vous êtes venus chercher ici, un peu de fraîcheur vous perpétuez vous aussi une tradition du terroir en dégustant une truffade : du fromage de tomme ou du cantal, accompagné de pommes de terre. Cette tradition, ce sont les bergers cantaliens qui l’ont instaurée. L'été, alors qu’ils travaillaient dans les burons ils se nourrissaient, de pommes de terre, faciles à conserver, qu’ils ont un jour décidé d’agrémenter avec du fromage. Avec ou sans ail, avec ou sans viande, le débat reste ouvert.
Rhône-Alpes :
À Montélimar, aux heures les plus chaudes de la journée, vous respectez scrupuleusement les consignes, celles de porter un chapeau, de mettre de la crème entre chaque baignade. D’ailleurs, vous venez de vous en inventer une toute personnelle et êtes bien décidés, jusqu’à la fin de vos vacances à ne jamais en découdre. Celle de votre nougat de 16h15. Aux pistaches, au miel, aux amendes vous le dégustez sous toutes ses formes, selon votre humeur il sera mou ou dur. Et comme lorsque l’on aime on ne compte pas, voici encore un peu d’Histoire. Les premières recettes proviennent du Moyen-Orient, on les trouvait dans les livres arabes du 10ème siècle. Le nougat de Provence, et donc celui de Montélimar, est l’héritier des nougats arabes, mais aussi catalans et italiens. Comme quoi, marier les cultures a toujours du bon.
Bretagne :
L’été en Bretagne, c’est le temps de la baignade, des balades en bateau le long des falaises, pendant lesquelles on s’amuse à se raconter des histoires de corsaires. Le soir venu, alors que l’on a pris des couleurs, dans l’un de ces villages aux vieilles pierres, sur une place devant une chapelle, on s’attable au restaurant et on commande… évidemment, quoi d’autre ? Une galette de blé noir. Leur conception remonte au Moyen-Âge. Attention, à ne jamais, jamais, JAMAIS les confondre avec les crêpes. En Haute-Bretagne, la galette de sarrasin est exclusivement salée. Préparée à base d'eau, de farine de sarrasin et de sel, elle est épaisse, reste souple et présente des trous à sa surface. Tandis qu’en Basse-Bretagne, la crêpe de sarrasin est certes salée (sa version sucrée étant la crêpe bretonne) mais elle est préparée à base de lait, d’œufs et de farine de froment. Elle est plus fine et cassante quand sa cuisson est achevée et d'une surface non trouée. Chez Travelzoo on les aime avec du beurre Bordier, un incontournable du patrimoine gastronomique Breton, parfumé aux algues, ou au sel fumé.
Centre :
Vous êtes en Sologne. Au bord d’un des nombreux étangs de la Région. Vous vous félicitez d’avoir choisi cette destination pour vos vacances d’été, car ici, la sérénité règne en maître. Ce matin pendant votre partie de pêche, vous vous êtes délecté d’avance à l’idée de tester enfin, dans sa terre d’origine, la tarte la plus étonnante que nous envie le monde entier : la tarte Tatin. Vous avez lu, qu’il y a fort longtemps, les sœurs Tatin, Caroline et Stéphanie, tenaient un hôtel dans la Région et qu’elles seraient à l’origine de la création de cette dernière. En voulant préparer une tarte aux pommes les demoiselles Tatin auraient fait une erreur et tout se serait retrouvé sans dessus-dessous, pour notre plus grand plaisir. On nous souffle dans l’oreillette que cette histoire aurait été inventée de toutes pièces et qu’en réalité, ce serait le pâtissier de chez Maxim’s qui serait à l’origine de la recette. Vous en reprendrez bien une cuillère ?
Aquitaine :
L’Aquitaine, l’été, c’est la douceur d’un climat, ce sont les grands espaces, les bains de mer, les immenses plages, les dunes, les balades à vélo au milieu des pins. L’Aquitaine, ce sont des vacances nature, mais aussi des vacances gastronomiques. Est-il besoin de rappeler le prestige de ses vignobles, qui font partie intégrante du patrimoine culturel Français, dont celui de Saint Emilion, qui s’est vu décerner par l’UNESCO le titre de « paysage culturel » ? Mais l’Aquitaine a d’autres tours dans son sac, elle excelle dans la production du caviar. Un caviar produit à partir d’œufs d’esturgeons élevés dans les rivières et les étangs de la région. Un caviar qui dévoile des notes de noisettes et iodées, d’une finesse exquise. Tant et si bien que finalement, cet été, si vous avez eu la chance d’en déguster, le comble du luxe était sans doute de le faire le plus simplement du monde, assis sur la plage, au crépuscule, face à la beauté de l’Océan.
Franche-Comté :
En Franche-Comté, l’été, c’est la saison des couleurs. Du bleu des rivières, des lacs et des torrents. Du vert des forêts et des campagnes. Et cette lumière ! Vous vous êtes promenés, vous avez visité des fermes et avez pris conscience de la beauté du patrimoine naturel et historique de cette région. Bref vous vous êtes ressourcés. Et puis vous l’avez rencontré, le Kirsch de Fougerolles, cette sublime eau-de-vie qui célèbre les cerises des premiers jours de juillet. Poétique dans un verre de cristal, lorsqu’il délivre toute sa vertu et sa puissance aromatique.
Poitou-Charentes :
Vous ne pouviez choisir entre toutes les merveilles de cette belle région, alors peut-être vous êtes-vous lancés dans un périple entre terre et mer. Vous avez admiré les monuments, vous êtes immergé dans le Marais Poitevin, avez senti le vent vous caresser le visage pendant vos longues sorties en mer, êtes partis à la découverte des forts dont les légendes vous fascinaient. Vous avez varié le plaisirs cet été en Poitou-Charentes, mais vous avez mis un point d’honneur, à rester fidèle à une chose : le melon. Un melon savoureux, à la chair ferme, juteuse, chargée d’arômes, qui a fait le bonheur de tout le monde, les petits comme les grands de l’apéritif au dessert, pendant tout votre séjour. Vivement l’année prochaine.
Pays de Loire :
Si l’été est la saison reine du barbecue, vous êtes devenu cette saison 2018 un expert en la matière et maîtrisiez les braises comme personne. Tous les soirs, vous étiez sur le coup. L’art de la cuisson au charbon n’eut rapidement plus aucun secret pour vous. En Vendée, vous vous êtes amusés à varier les plaisirs, à tester les produits locaux, à les sublimer en grillades et vous êtes tombés sous le charme des sardines de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Vous les avez grillées avec amour, les assaisonnant d’un filet d’huile d’olive et de citron. Votre touche finale : une pointe de Fleur de sel de Guérande, ni lavée, ni broyée. Un délice.
Alsace :
On vous en parlait depuis si longtemps et cette année, vous êtes allés vous en rendre compte par vous-même, et pour vos vacances d’été, c’est sur la Route des Vins d’Alsace, que vous vous êtes parti, à la conquête d’une myriade de villages, qui à raison, figurent parmi les plus beaux villages de France. Et vous êtes tombés amoureux, ou presque, des Bretzels. Aux formes ludiques. Ils auraient été inventés en 610 par un moine qui se serait inspiré des bras croisés de ses condisciples pour créer ce pain avec les restes de pâte. Humour et cuisine font décidément si bon ménage.
Lorraine :
Certes, en Lorraine, on peut s’adonner l’été à des sports nautiques dans les lacs d’altitudes des massifs, ou encore faire de la voile, du vélo. La température étant idéale, les sportifs sont aux anges mais, la Lorraine, c’est aussi l’occasion de faire des pique-niques sous les arbres au cœur du Parc Régional. De dresser une jolie nappe, de lire des livres de contes sous les arbres au petit dernier. Et toujours, la mirabelle fait partie des festivités. Cette jolie petite prune jaune star de la Lorraine, se conjugue dans bien des recettes, en ornement de gâteaux, sur les tartes ou dans des confitures. Simple et délicate elle est restée dans votre cœur le fruit numéro un de l’été.
Midi-Pyrénées :
Il y faisait presque 40 degrés à l’ombre. Vous utilisiez votre brumisateur sans relâche pour vous rafraîchir, le long du canal du Midi, ou lorsque vous fouliez les trottoirs des villes pittoresques d’Auch, Cahors, ou Rodez. Vous vous précipitiez à la piscine pour buller à l’ombre des arbres. Décidément, cette année, ce n’était vraiment pas la période idéale pour un cassoulet. En revanche, ne pas profiter des autres merveilles gastronomiques de la région aurait été un crime de lèse-majesté. Aussi, vous avez composé avec brio des salades hautes en couleurs : saucissons secs, jambons secs, saucisses sèches du Tarn, foies gras d’oie et de canard du Gers, sur du pain grillé et frotté à l’ail, gésiers, avec des mélanges de mâche et de roquette, des tomates cerises jaunes, rouges, du raisin Italia. Cet été, l’apéritif se transformait en déjeuner en dîner et plus si affinités. Et vous vous en donniez à cœur joie !
Bourgogne :
C’était le temps des balades à cheval, de la baignade, du canoë, du vélo et de la randonnée. C’était le temps, sous un soleil radieux de partir à la découverte des vignobles de Bourgogne aux cépages subtiles, Pinot noir, Gamay, Chardonnay et Aligoté. C’était le temps des rires en soirée, des apéritifs qui se prolongeaient tard dans la nuit, avec des gougères, ces choux au gruyère et à la noix de muscade, que vous aimiez accommoder avec du fromage frais à tartiner ou des verrines d’avocat. Les plus téméraires se régalaient d’escargots persillés. C’était, aussi, votre baptême de la truffe noire de Bourgogne, parfumée et croquante. Un baptême dont vous saviez que vous vous souviendriez toute votre vie.
Limousin :
Vous aviez tant besoin de repos. Le Limousin a honoré toutes ses promesses. Ici aussi cet été fut radieux, ici aussi, la douceur de vivre vous a apaisés, ici aussi, vous avez pris un bol d’air pur. Entre deux visites culturelles, vous avez aussi arpenté les marchés, échangé avec les commerçants, avez pris vos habitudes, aviez votre glacier préféré. Un soir au restaurant on vous a servi un milhassou. Le cuisinier, est venu à votre rencontre et vous a conté son histoire. Originaire du pays d’Egletons, sa recette varie selon la ville d’origine des corréziens qui la préparent. Celui qu’on vous avait servi, ce soir-là, était en forme de galette. Les pommes de terre, avaient été râpées, poêlées et agrémentées d’ail, d’échalottes et de persil frais. Pour l’anecdote, notre ancien président François Hollande en aurait parlé dans son livre « La Cuisine de la République » rassemblant les recettes emblématiques de notre terroir.
Champagne-Ardenne :
Vous êtes une personne de goût. Vous aimez les rencontres passionnantes et pétillantes, vous avez sillonné les routes de Champagne-Ardenne, visité la grandiose Reims, pris le soin de faire des pauses méritées pour vous abreuver à l’ombre des terrasses des cafés. Vous êtes baladés, chapeau sur la tête, dans les allées du jardin botanique de Marnay sur Seine. Mais vous avez surtout consacré un temps privilégié à l’un des incontournables de notre patrimoine national. Celui qu’on nous envie dans le monde entier, qui jamais n’a été égalé. Un symbole intemporel et exceptionnel qui se déguste avec finesse. Notre Champagne. En apéritif, tout au long du repas ou en dessert, il était, cet été, simplement remarquable.
Picardie :
La Picardie ce sont les façades de ses monuments historiques, à Amiens, Senlis ou Beauvais ou Compiègne, qui se révèlent dans la lumière estivale. Ce sont les étendues de verdures, le parc face au château de Chantilly, où jouer au ballon, attendre le passage du marchand de glace. Ce sont les promenades en forêts. Ce sont les barbecues dans les maisons, à la campagne. C’est la Manche qui s’ouvre à vous dans la Baie de Somme, où se rafraîchir en période de canicule. C’est aussi une cuisine du terroir. Notre préférée ? La ficelle Picarde ! Cette grande crêpe, au jambon, gruyère et champignons, que l’on aime déguster à peine sortie du four, grillée et encore chaude les soirs d’été.
Merci la France !